En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
A l'heure ou notre président assume ses responsabilités comme il le prétend, est-il interdit de rappeler, même si les circonstances étaient autres, cette loi du 22 juillet 1940 créant une commission de révision des naturalisations postérieures au 10 août 1927, et qui aboutira à la dénaturalisation de centaines de milliers de Français de fraîche date ? Le garde des Sceaux de l'époque, Raphaël Alibert, qui devait la mettre en oeuvre, ne disait-il pas -déjà- : « Etre français se mérite ». (Xavier Bertrand a employé le 31 juillet 2010 à Ajaccio la même formule : « Être Français, ça se mérite. La nationalité française, ça se mérite. Tous les droits et les devoirs qui vont avec, ça se respecte ».)
Dans le même contexte, une loi datée du 7 octobre 1940 abrogeait le décret Crémieux du 24 octobre 1870, entraînant la dénaturalisation collective des juifs d'Algérie non occupée. Vous connaissez la suite, je suppose .
Oh ! vie heureuse des bourgeois ! Qu'avril bourgeonne Ou que décembre gèle, ils sont fiers et contents. Ce pigeon est aimé trois jours par sa pigeonne ; Ca lui suffit, il sait que l'amour n'a qu'un temps.
Ce dindon a toujours béni sa destinée. Et quand vient le moment de mourir il faut voir Cette jeune oie en pleurs : "C'est là que je suis née ; Je meurs près de ma mère et j'ai fait mon devoir."
Elle a fait son devoir ! C'est-à-dire que oncques Elle n'eut de souhait impossible, elle n'eut Aucun rêve de lune, aucun désir de jonque L'emportant sans rameurs sur un fleuve inconnu.
Et tous sont ainsi faits ! Vivre la même vie Toujours pour ces gens-là cela n'est point hideux Ce canard n'a qu'un bec, et n'eut jamais envie Ou de n'en plus avoir ou bien d'en avoir deux.
Ils n'ont aucun besoin de baiser sur les lèvres, Et, loin des songes vains, loin des soucis cuisants, Possèdent pour tout cœur un viscère sans fièvres, Un coucou régulier et garanti dix ans !
Oh ! les gens bienheureux !... Tout à coup, dans l'espace, Si haut qu'il semble aller lentement, un grand vol En forme de triangle arrive, plane et passe. Où vont-ils ? Qui sont-ils ? Comme ils sont loin du sol !
Regardez-les passer ! Eux, ce sont les sauvages. Ils vont où leur désir le veut, par-dessus monts, Et bois, et mers, et vents, et loin des esclavages. L'air qu'ils boivent feraient éclater vos poumons.
Regardez-les ! Avant d'atteindre sa chimère, Plus d'un, l'aile rompue et du sang plein les yeux, Mourra. Ces pauvres gens ont aussi femme et mère, Et savent les aimer aussi bien que vous, mieux.
Pour choyer cette femme et nourrir cette mère, Ils pouvaient devenir volaille comme vous. Mais ils sont avant tout les fils de la chimère, Des assoiffés d'azur, des poètes, des fous.
{x2:} Regardez-les, vieux coq, jeune oie édifiante ! Rien de vous ne pourra monter aussi haut qu'eux. Et le peu qui viendra d'eux à vous, c'est leur fiente. Les bourgeois sont troublés de voir passer les gueux.