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Le vide sidéral du dernier conseil municipal
Le dernier conseil municipal n'a pas eu encore de compte rendu. Peut-être l'avez vous remarqué. L'explication est dans le fait qu'il n'y avait rien à dire. Comment rendre compte d'un vide sidéral ?
1-Les travaux en cours ? Ça va venir...
2- Les projets 2012 . Ici où là...Mais des caméras de vidéo-surveillance certainement !
3-Ouverture d'un crédit... ? Les crédits s'ouvrent, on vote rarement leur fermeture !
4-Il n'y aura plus de Médecin du travail itinérant, pour le personnel communal...
Quelle surprise !
On vote pour dire qu'on a compris que les services publics disparaissent peu à peu en France comme en Espagne ou en Grèce. Mais ça, faut pas le dire c'est faire de la politique. Et, dans un conseil majoritairement sans étiquette, d'intérêt communal ! ça ne se fait pas ! Surtout avec une maire, suppléante du sénateur UMP de Nîmes ( excusez moi j'en pouffe encore). Depuis des mois les conseils municipaux sont ainsi, une chambre d'enregistrement des décisions du préfet concernant la nouvelle réforme territoriale. Nous ne servons à rien ! Nous sommes les valets du pouvoir, enregistrant ses décisions au niveau local ou en les anticipant comme dans le cas de la vidéo-surveillance, parce qu'une subvention est à la clef. Mais pas de débat de fond sur ce sujet , alors même que rien ne prouve l'efficacité du système, alors même que sa maintenance est reconnue comme un gouffre financier par bon nombre de cour des comptes. Les élus locaux à quelques rares exception prés sont les valets du pouvoir, leurs chiens de garde au même titre que les médias et, je vais en faire sursauter certains, quelque soit leurs étiquettes politiques. La nouvelle réforme territoriale va aggraver encore plus le phénomène, en éloignant les électeurs de leur représentant. On s'agite beaucoup dans se début de campagne présidentielle. Pourquoi faire ? Remplacer un libéral par un social libéral , qui appliquera le diktat des puissances financières et qui continuera à perpétuer ce système de démocratie représentative où l'on élit un homme ou un groupe d'individus sur une profession de foi en papier glacé qui ne l'engage en rien une fois élu ? Pauvre démocratie...
J'ai essayé d'aborder le problèmes des adolescents dans le village, lors des ''Questions diverses'' .Seul instant du conseil qui échappe à la main mise du maire valet du pouvoir . Instant ou le citoyen peu poser des questions. Je me suis permis d'aborder cet épineux problème parce que j'avais réuni ces ados pour débattre avec eux, surtout les écouter. J'ai rencontré un groupe qui avait un furieuse envi de s'exprimer et qui a profité de cet espace de parole offert pour me donner sa vision des faits. J'y ai appris qu'ils avaient fait une lettre et une pétition adressée à notre maire dans laquelle ils sollicitaient un lieu pour se réunir le soir et jouer au ballon, de préférence éclairé. Pour seule réponse, ils ont eu un filet de foot inadapté au barre du terrain de foot. Ils n'ont été assemblé qu'une fois en urgence à l'occasion d'un conflit sévère avec violence , le soir de la fête de la musique. J'ai appris que depuis ils se faisaient régulièrement contrôler par la police pour des motifs futiles comme on peut le voir dans les cités de certaine ville. Alors même que pour ce groupe d'ados, s'il est turbulent voire parfois indiscipliné et incivique ce qu'il reconnaît volontiers, les faits qui lui sont reprochés ne relèvent pas de la délinquance.
Pas encore, va-t-on me rétorquer !
C'est bien là, la question fondamentale. Pas encore. Si ça devait se faire comment l'éviter ?
Madame le maire me l'a expliquer ! On va mettre des caméras de videosurveillance et la brigade de gendarmerie en charge de la prévention de la délinquance va prendre les choses en main suite à une pétition. Mr Guéant n'aurait pas mieux répondu ! C'est précisément cette politique instaurée depuis que Sarkozy a pris les commandes de la sécurité qui ne marche pas.
Les gendarmes sur le terrain, il y en a de moins en moins et les caméras de vidéo-surveillance n'ont aucun effet sur la voie publique en matière de sécurité et d'incivisme. Je vous passerai les réflexions d'une haute tenu sociologique du maire et de certains conseillers municipaux, du genre : il faut séparer les jeunes qui sont ''comme il faut'' de ceux qui ne sont pas ''comme il faut''. Quand j'entends ce genre de conneries, j'ai plutôt envi de ne pas être un citoyen ''comme il faut ''. C'est à force de voter pour des gens ''comme il faut'' que nous sommes dans la crise que nous connaissons, à l'échelon local comme national. Tous ces oligarques ''comme il faut'' qui trempent dans multitudes d'affaires nauséabondes me donnent envi d'être un citoyen pas ''comme il faut'', un conseiller désobéissant qui ne voterait pas sous les injonctions d'un préfet, qui refuserai d'être filmé et surveillé par des employés municipaux d'un central de vidéosurveillance qu'il croise tout les jours dans la rue. Qui refuserait de prendre des décidions importantes sans l'avis de tous les citoyens adules, jeunes, vieux, ados, comme il faut ou pas ! Bref je rêve d'une municipalité désobéissante par devoir contre l'arbitraire préfectoral, policier ou administratif.
Il en existe ! Des maires qui ne veulent pas de caméras de video-surveillance, opposés aux antennes de téléphonie mobiles, qui libèrent des terres pour l'agriculture biologique, qui favorise la construction d'écoquartier, qui se battent bec et ongles pour sauver les services publics, qui autorisent des mariage entre gay, qui favorisent le débat public et la démocratie directe, quitte à désobéir au préfet.
http://www.adels.org/territoires/488.htm#adeux
Christian MARTIN
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La vidéosurveillance « intelligente » : nouvelle étape dans le business de la sécurité
« Ce système mettra tout le monde d’accord sur la vidéosurveillance », s’enthousiasme Dominique Legrand, le président de l’Association nationale de la vidéo-protection (AN2V), qui regroupe les principaux industriels du secteur et bénéficie du soutien officiel du ministère de l'Intérieur. Cette association annonce qu'elle a pour but « le développement harmonieux des techniques de vidéosurveillance » et la synthèse de l'information à destination des collectivités territoriales. En d'autres termes c'est un lobby et une vitrine pour le business de la vidéosurveillance, qui a bien entendu également ses « produits d'appel » : des villes qui font exemple comme Cannes et Nice.
Autre site de ressources en la matière, Vision Industrielle.Org se présente lui-même comme « la première ressource francophone sur la vision industrielle et la biométrie ». De façon plus objective, l'on y apprend que « la télésurveillance intelligente est basée sur des algorithmes qui analysent en temps réel les séquences vidéos filmées par une caméra. Cette analyse permet la détection de mouvement, le comptage et le suivi de personnes, l'identification de personnes suspectes (sur base de comportements), l'identification » (voir l'article). Toutefois, cet article ne cache pas qu'il existe aussi de sérieuses « limitations » à ce système. Il donne même l'exemple suivant : « En cas d'une utilisation avancée pour la reconnaissance de suspects, le taux de fausses alertes peut être pénalisant. Ainsi, une évaluation menée par le département de la défense américain a montré qu'avec un taux de fausses alertes ramené à 1 %, seulement 22 % des personnes recherchées étaient correctement identifiées lorsque l'angle de prise de vue changeait. Installé dans un aéroport par lequel transitent 100 000 voyageurs par jours, un tel dispositif occasionne donc 1 000 fausses alertes par jour, perturbant par la même occasion le travail des forces de sécurité ». Ainsi, dans la vraie vie, il n'y a pas de technologie miracle et rien qui puisse remplacer l'intervention humaine. Mais l'on est pas ici dans la vraie vie, l'on est ici dans le rêve... ou plutôt dans le marketing, c'est-à-dire dans le business.
De la vidéo-protection à la vidéo-contravention
Qu'on se le dise, nous n'avions rien vu encore en matière de vidéosurveillance car voici que cette dernière est désormais « intelligente ». Merveille de la technologie, il suffirait de programmer le système de caméras et celles-ci détecteraient toutes seules les comportements « anormaux » et du coup suspects. Définitivement, la technologie supplanterait l'Homme, le logiciel verrait mieux que l'œil humain. Du coup, plutôt que de dépenser de l'argent à employer tous ces opérateurs de vidéosurveillance passifs, puis à s'apercevoir qu'il faut aussi les former et leur donner une stratégie si l'on veut qu'ils soient plus productifs, il suffirait de laisser la technologie repérer le problème puis se contenter de vérifier. Et, bien entendu, ce système conçu pour détecter des mouvements anormaux (les « intrus ») dans les entrepôts et les parkings ou autour des sites industriels sensibles (c'est-à-dire des lieux déserts peuplés d'objets immobiles) fonctionnerait tout aussi bien dans l'espace public, la rue et sa foule d'être humains. Tel est en tous cas le nouveau plan marketing inventé par les fabricants de vidéosurveillance pour engranger des bénéfices commerciaux encore plus importants. Développé depuis plusieurs années aux États-Unis (voir par exemple ce spot publicitaire de "TotalTrack"), il est actuellement en plein essor en France.
Le plan de vente est bien rodé. Il admet en effet de facto la véracité des critiques émises par les chercheurs ces dernières années à propos de l'efficacité très faible du système en matière de lutte contre la délinquance, de son coût démesuré pour les finances publiques locales et de la performance médiocre des agents regardant les écrans. Mais, comme toujours (et comme la fois d'avant), cette fois-ci c'est promis, c'est la révolution et on va voir ce qu'on va voir ! Et puis on prétend que cela réduira le nombre d'agents nécessaires (à voir puisque le système multiplie les alertes et donc les opérations de vérification), donc que ça coutera moins cher. Enfin presque, car la nouvelle technologie est évidemment plus chère, et les municipalités risquent de tiquer un peu en apprenant qu'il faut mettre à la poubelle leur ancien système. Comment les rassurer un peu ? C'est drôle, les marchands de sécurité annoncent que cette nouvelle génération de caméras sera particulièrement performante sur la détection des « attroupements » mais aussi sur le repérage des voitures stationnées en double file et sur la lecture des plaques d'immatriculation. Voilà donc comment les municipalités rentreront peut-être un peu dans leurs (énormes) frais : grâce aux contraventions ! Par contre, si vous vous faites arracher votre sac par deux personnes en scooter qui n'ont pas brûlé le feu rouge, ou bien si les cambrioleurs ne sont que deux et pas dix (ce qui est généralement la cas), ou encore si l'agression a lieu la nuit (où tout les chats sont désespérément gris), il est probable que la révolution technologique ne vous concernera pas autrement qu'au niveau de vos impôts locaux.
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iL Y AURA TOUJOURS QUELQUES MAIRES IMBÉCILES HEUREUX POUR SE FAIRE PRENDRE!
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Interview de Tanguy Le Goff
Tanguy Le Goff Chargé d'études à la mission études sécurité de l'IAU îdF sur la vidéosurveillance.
Pourquoi ne pas organiser un débat sur la vidéosurveillance avec la gendarmerie et un sociologue tel que Tanguy Legoff ? CHICHE!