L'école et la mairie
Ça y est, ça recommence! Ou si vous préférez « Bis repetita »comme diraient les latinistes.
Après l'histoire de la cour, voici maintenant l'histoire de la salle Mus Art' D. Vous vous souvenez certainement du premier épisode écrit en février 2009 et qui narrait les mésaventures de cet espace naturel dans l'école « Les Amandiers », sujet de polémiques passionnées genre: « Elle est belle ma cour avec ses arbres et sa terre battue! » qui s'opposait à « Elle est dangereuse cette cour avec ses cailloux et ses racines! »
Quelques mois plus tard, après quelques péripéties et plusieurs devis, une commission mixte composée telle un certain apéritif d'un tiers d'enseignants, d'un tiers de parents d'élèves, d' un tiers de conseillers municipaux sans oublier un bon zeste de blog MUS21, avait réussi à établir un compromis consistant en une « bétonnisation » partielle pour résoudre ainsi le problème des inondations les jours de pluie et réduire la dangerosité de ladite cour. Ce compromis fut accepté par madame le Maire, ce qui lui évitera ainsi de venir surveiller les récréations ( voir le dernier bulletin municipal) et de dépenser trop grâce à ses amis bien placés qui ont sorti de leurs manches des subventions conséquentes pour couvrir les frais.
Alors que tout ce petit monde concerné se félicitait mutuellement et préparait des discours de circonstance, les enseignants ont voulu passer une seconde couche comme on dit dans le bâtiment.
Jouxtant cette future belle cour, faisant partie intégrante du groupe scolaire, se trouve Mus Art' D. Une grande salle qu'utilisent régulièrement les associations du village pour leurs réunions, la municipalité pour ses réceptions et l'école pour sa kermesse annuelle. Comme l'écrit si bien un des leurs, les instits sont ainsi faits: « Tu leur donnes la main, ils te prennent le bras. » Et ils ne te le rendent pas, pourrait-on ajouter! Comme leur préau est un peu juste question superficie et assez bruyant, ils pensaient pouvoir disposer de cette salle les jours de pluie pour des exercices de motricité indispensables (et obligatoires) au bien-être de leurs élèves. Ils en utilisent déjà une petite partie mais cela ne leur suffisait plus, d'où demande- respectueuse et polie- auprès du responsable municipal chargé des affaires scolaires lors d'un conseil d'école qui fut ce jour-là plutôt houleux.
_ Non, répondit-il.
_ Pourquoi? demandèrent-ils.
_ Parce que!
_ Mais pourquoi? insistèrent-ils soutenus par les parents présents.
_Parce que … c'est politique!
Effectivement, ce refus est politique puisque c'est le maire qui ne veut pas que les enseignants s'approprient cette pièce. Lors du dernier conseil municipal, le premier magistrat s'exclama avec des trémolos dans la voix et le regard noir :
_ « Non, ils n'auront pas cette salle! Déjà qu'avec les associations, on a assez de problèmes, alors avec les enseignants... et puis les enfants, je les connais, moi, ça salit tout, ça casse le matériel et ça oblige les femmes de ménage à faire des heures supplémentaires et c'est qui qui paye? Si vous voulez voter, on votera mais moi, je voterai NON ! Fin de la discussion. »
Par conséquent, tant qu'elle sera en vie, pardon, tant qu'elle sera maire, elle dira: « Niet ». Et comme les autres conseillers, à l'exception d'un ou deux, voteront comme elle, ce n'est pas demain la veille que les péquelets mussois fouleront le sol de cette pièce, sauf le jour de leur spectacle et encore c'est parce que les parents (qui sont aussi des électeurs, ne l'oublions pas) les accompagnent.
Mais certaines personnes gardent espoir, ne désarment pas, continuent et continueront à demander l'accès pour tous. Peut-être qu'un jour elles obtiendront satisfaction car suivant l'adage d'un écrivain:
« On n'est jamais tout noir, on n'est jamais tout blanc, on est tout simplement porteur ou pas d'espoir. »
R. JAURETCHE