L'alibi
L’alibi.
L’incompétence décomplexée. C’est l’étrange alibi que donnent les délégués intercommunautaires depuis quelques mois. Une prétention. Assumée et revendiquée. C’est, semble t-il, le meilleur moyen de se désolidariser de la politique menée par Mr Pourreau depuis maintenant trop longtemps. C’est un expert comptable qui a découvert le gouffre et, parce que c’est un professionnel de la finance, il a su le faire en trois jours. Les autres ne le pouvaient pas.
Rappelons que la grande majorité des vice-présidents en est à son second mandat de délégué intercommunautaire. Mr Pourreau se félicitait, lors de sa nomination en tant que président de la communauté de communes Rhôny -Vistre-Vidourle (CCRVV), de ce que toutes les listes qui avait soutenu son action avaient largement été réélues, et que c’était un signe de la « qualité » de son action.
Aujourd’hui, on fait le bilan (le vrai cette fois), de cette action quasi-unanime menée par la communauté de communes.
- Les achats de nombreux bâtiments municipaux des communes de la CCRVV (totalement inutiles selon le maire de Mus) qui nous ont coûté une fortune. Pire même, puisque, par exemple, un bâtiment construit par une commune aux frais de ses citoyens, a été racheté par la communauté de communes… avec une nouvelle participation de ces mêmes citoyens. Et ce sont ces citoyens qu’on appelle au secours aujourd’hui ! Allons-y ! Payons une troisième fois !
- Les transferts de compétences mal gérés, trop nombreux, et comprenant de nombreux emplois (dont certains ont déjà été supprimés, dans l’indifférence navrante du conseil intercommunautaire, mais c’est vrai que le non renouvellement d’un contrat à durée déterminée, ce n’est pas un licenciement.)
On sacrifie les repas bio, on supprime des emplois, on augmente le prix des services, il y a tant de dégâts à rattraper…
Aujourd’hui, ce n’est plus de « qualité » que nous entendons parler dans cette communauté de communes, mais de solidarité.
La situation lamentable de sa section financière, qui présentait encore il y a peu un déficit chronique, et qui accuse une dette de plus de quinze millions d’euros nous font découvrir de véritables aberrations dans ce mécanisme obscur et refermé sur lui-même.
A cette occasion, on nous a beaucoup parlé de solidarité à l’égard de l’ancien président.
Mais récemment, il a été mis en accusation de façon véhémente dans une lettre co-signée par les vice-présidents de la communauté de communes. Cela ne les a pas empêché de lui assurer une place rémunérée et influente au sein du conseil intercommunautaire.
Nous avons remarqué beaucoup de solidarité aussi entre les délégués intercommunautaires pour assurer le paiement de cette crise par les citoyens plutôt que d’envisager le moindre reversement d’indemnité - ne serait-ce que par décence - pour tenter de combler ce gouffre.
Solidarité encore entre les communes quand on demande aux communes trop pauvres de verser un « impôt solidarité » à la communauté de communes de plus de 4 000 euros, ce qui ne nous garanti absolument pas que nous serons exemptés de taxe exceptionnelle pour l’année à venir). Et nous ne sommes pas dupes. Ces 4 000 euros, versé par Mus, ce sont les Mussois qui les paieront, puisqu’ils sont prélevés sur le budget municipal.
De fait, cette façon de gérer la communauté de communes a surtout permis aux délégués intercommunautaires de faire passer des dettes et déficits de leur communes vers une institution plus lointaine.
La communauté de commune, c’est notre Europe à nous… Leur alibi.
Car on les voit venir, nos élus : tout ce qui vous arrivera sera de la faute de la communauté de communes (dont ils ont soutenu l’action, mais ça, ils ne le rappelleront pas).
Rappelons que le, le 9 octobre 2008, M. Esteve précisait clairement que « ce furent des choix collectifs, des décisions collectives, qui ont engendré des déséquilibres qu’il faut corriger, et que l’honnêteté personnelle du président n’est pas discutable. » Le mot d’excuse du mois de décembre (lettre aux contribuable de la communauté de communes Rhôny-Vistre-Vidourle) ressemble décidément trop à une tromperie.
Enfin, lorsque le collectif « Mus21 » s’est inquiété de l’état des finances de la communauté de communes à travers la voix de son élu, M. Christian Martin, on nous a assuré que la situation était totalement maîtrisée. Peu de conseillers semblaient s’intéresser à la question.
Nous ne sommes pas opposés aux taxes quand elles sont utiles, nous sommes partisans d’une fonction publique forte, proche des citoyens et accessible à tous, ce qui suppose une participation de chacun d’entre nous. Les efforts que nous demandent nos délégués intercommunautaires depuis plusieurs mois ne vont malheureusement pas du tout en ce sens Il ne s’agit que de rembourser des erreurs qui auraient pu être évitées avec plus de vigilance et d’implication de leur part dans les affaires de la communauté de communes.
Antoine BOGARD
Les politiques grecs ne reconnaissent d'autre force que celle de la vertu. Ceux d'aujourd'hui ne vous parlent que de manufactures, de commerce, de finances, de richesses et de luxe même. [Montesquieu]