Collège de Vergèze(Gard) le conseiller FN avec ses nervis identitaires
Réponse à l'article du Midi Libre
Monsieur
Je lis dans votre journal ceci :
« lls étaient une bonne dizaine à manifester devant les grilles du collège de Vergèze, lundi soir, pour protester contre la présence au conseil d'administration du conseiller départemental FN Nicolas Meizonnet. Cette fois-ci, une vingtaine de soutiens à l'élu frontiste (dont son père et des membres de la Ligue du Midi) étaient également présents. Entre les deux groupes, les gendarmes veillaient au grain. Ils ont du d'ailleurs intervenir lorsqu'une échauffourée d'une quinzaine de secondes est survenue, Un manifestant opposé au FN a tenté d'enlever une banderole après quelques invectives du camp d'en face. Tout est rapidement rentré dans l'ordre. »
Nous étions bien dix (13 exactement). Ils n’étaient pas une vingtaine mais bien 40. Le « rapport de force » en est légèrement modifié, si c’est une façon d’égaliser les camps et la menace, elle est réussie.
Que papa soit là pour soutenir son petit, c’est touchant. Mettre en parallèle cette paternelle protection et la présence de membres de divers groupuscules d’extrême droite, venus pour en découdre, est étonnant.
Que les gendarmes aient veillés au grain est exact. La menace était ouvertement d’un seul côté et très claire. Ils nous ont protégés, il faut le dire ainsi.
La banderole était à nous, sagement enroulée et rangée. Nul parmi nous n’a envisagé de la dérouler, de peur d’envenimer les choses. Ni de l’enlever, c’est absurde. Est-ce une coquille ?
Les invectives sont venues des membres de la Ligue du Sud : PD, saloperie gauchiste et autres…Ces gens se sont réjouis ouvertement et en chantant que Clément Méric, militant anti-fascistes tabassé à mort, « ait été buté » par leurs amis parisiens. Nous sommes restés silencieux tout du long, n’applaudissant qu’une fois, par dérision, après un discours particulièrement virulent d’un excité portant un casque intégral à la main.
Si vous considérez que tout est rentré dans l’ordre, nous sommes en droit de nous demander de quel ordre parlez-vous. Cela n’a pas l’air d’être celui de la république démocratique qui garantit le droit à manifester librement et sans craintes ses opinions.
Si vous considérez qu’un parti raciste a sa place dans l’Education Nationale, qui plus est dans notre région ou peut-être un tiers des élèves sont d’origine dite immigrée, et que cette présence soit de nature à apaiser les tensions communautaristes, libre à vous.
Si vous considérez que des gens d’un parti notoirement connu pour ses affinités fascistes, voire nazies, et ce au plus haut niveau de sa hiérarchie, sont aptes à former de futurs bons républicains respectueux de leurs concitoyens, c’est aussi votre droit.
Nous, nous sommes en droit de nous demander si de tels articles, tendancieux jusque dans leurs moindres nuances, ne sont pas de nature à dénaturer gravement le processus démocratique dont se réclame à grand cri le Front National, processus qu’on ne cesse de nous opposer quand nous tentons d’éclairer sur la nature exacte de ce parti. Ils sont élus, certes, mais si c’est sur la base d’une telle désinformation, comment s’en étonner ? Vous participez ainsi clairement à la spirale de haine qui sape inéluctablement ce qui reste de notre démocratie. C’est votre responsabilité.
Des indignés présents