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Douces nuits d'été

 

 

Aux arènes de Nîmes, existent des places appelées « sol y sombra », sièges en plein soleil au début de la corrida mais à l'ombre à la fin. Ici, à Mus, comme dans nombre de villages du sud, c'est plutôt « sol y ruido »: soleil dans la journée, d'où sieste, piscine ou bronzette. Le soir venu, c'est « el ruido », le bruit qui domine.
Comme il a fait chaud, « muy caliente », la gorge est sèche et le seul remède connu est le célèbre petit jaune. Le premier pour la soif, le deuxième pour le plaisir et les suivants pour entamer une discussion sur les vacances, la politique du gouvernement, les taureaux, le football, la famille, le travail, ... ( pas d'ordre précis et liste non exhaustive). A chaque changement de sujet, on s'en jette un. Conclusion, plus on vide son verre, plus la conversation s'anime et plus on parle fort. Certains mêmes pour dépassionner le débat ou à court d'idées profitent des temps morts pour entonner une chanson. Cela peut durer des heures et comme on est bien assis dans son fauteuil dehors sur la terrasse, les voisins trinquent. Peut-être que ces derniers aimeraient un peu de calme pour dormir malgré la chaleur ou du moins essayer de se reposer. Peut-être aussi que ces bavardages ne les intéressent pas et que les chanteurs ne valent pas ceux de Star Academy. Qu'importe, ils doivent subir jusqu'à une heure parfois très avancée de la nuit ces désagréments. Ils n'ont qu'à fermer les fenêtres!, me direz-vous. Mais vous pouvez dormir, vous, volets clos, vu les températures nocturnes qui règnent dans notre région l'été?
A ce moment, ils pensent allongés dans leur chambre semblable à un sauna qu'on apprenait autrefois les rudiments de civilité et les règles de politesse qui en découlaient: prévenir, s'excuser.... Recevoir des amis le week-end, faire du ramdam pour la fête votive ou pour un mariage, d'accord. Mais pas toutes les nuits sous prétexte qu'on est en congés. Alors, ces pauvres voisins qui apprécient tant le calme de leur petit village aimeraient dire à tous les assoiffés bruyants: « Basta ya (1)!!! » A défaut de se fâcher avec eux, ils attendent avec impatience que les nuits se rafraîchissent et/ou que le travail reprenne pour -enfin- ôter de leurs oreilles les boules Quiès car depuis quelque temps, ils les avaient aussi ailleurs ...les boules!
R. JAURETCHE

(1) Cela suffit maintenant!

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